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Budget primitif 2024

 

Monsieur le Président, chers collègues,

Nous ne voyons pas où est le mandat du social dans ce budget primitif proposé pour l’année 2024. Où est le renforcement des équipes sociales sur le terrain ? Où est le volontarisme en matière de solidarités ?

Sur le plan budgétaire, effectivement, l’endettement va continuer à décroître, les investissements resteront élevés, mais sur le social, nous ne comptabilisons que très peu d’action volontariste : moins de 10% sur les 24,7 millions d’euros de hausse des budgets dédiées aux solidarités entre 2023 et 2024.

Notre analyse lors des orientations budgétaires le mois dernier se confirme à la lecture du budget que vous proposez : les dépenses augmentent par rapport à la situation socio-démographique du Morbihan, c’est-à-dire en matière de protection des enfants, de vieillissement de la population etc. Mais pas de politiques complémentaires véritablement mises en place, au sens où nous le proposons.

Pourtant côté recettes, le niveau des rentrées fiscales reste élevé, malgré des DMTO qui vont baisser. La manne venant de la TVA nous est favorable. Des marges de manœuvres notables continuent donc d’exister. Même si l’endettement venait à augmenter dans les années à venir, nous serions bien loin des seuils d’alerte de 10 ans (ce que les autres grandes collectivités considèrent comme le seuil à partir duquel on est en difficulté).

Même sur le volet investissement, nos marges de manœuvre sont renforcées avec le retrait des 12 millions d’euros concernant le projet routier dans le canton de Questembert.

Nous avons fait plusieurs propositions clés au cours de cette session, pour véritablement faire de ce budget 2024 un budget social et écologique. 

Sur le volet social, à propos des amendements Creton, Myrianne Coché l’a dit : nous divergeons sur la réponse à apporter en matière de foyer de vie. 

Sur la mobilité des bénéficiaires du RSA, par la voix de Catherine Quéric, nous avons redit la nécessité de travailler sur une mobilité gratuite. Sur ce sujet, apporter une réponse économe ne permet pas pleinement de répondre aux objectifs d’insertion sociale et professionnelle. Il faut mettre un peu plus de moyens pour un résultat efficace.

Concernant la taxe d’aménagement au bénéfice des espaces naturels sensibles et du CAUE, Damien Girard l’a dit, il n’y a pas eu le signal politique que nous attendions.

Sur le volet habitat, nous avons noté les avancées, mais l’outil le plus pertinent à mettre en place, comme Rozenn Métayer l’a exprimé, c’était un plan départemental de l’habitat, co-construit avec l’État et les EPCI. Un véritable outil de lutte contre les déséquilibres et les inégalités territoriales.

Dans l’esprit constructif qui est le nôtre depuis le début de mandat, nous avons souligné les avancées notamment concernant le Fonds de solidarité pour le logement, l’APA 3, l’évolution des taux de dépenses des établissements.

Néanmoins, très peu des actions et propositions que nous avons faites aujourd’hui ou lors du débat dédié aux orientations budgétaires (le mois dernier) ont été retenues.

Ce budget pour l’année 2024 ne propose pas de bâtir de nouvelles politiques efficaces et concrètes en matière de solidarité et d’écologie, afin que notre collectivité soit davantage aux côtés des Morbihannais, notamment les plus précaires.

Pour ces raisons et celles que j’ai développées, nous nous abstiendrons lors du vote.

Mathieu Glaz