Mobiltés en Morbihan
Monsieur le Président, chers collègues,
Je ne ferai qu'une intervention s'agissant de la commission n°7, Infrastructures Routières, Mobilités et Infrastructures Portuaires.
Il a été rappelé dans notre discours de politique générale, la COP28 inscrivant pour la première fois les énergies issues du pétrole et du charbon comme des énergies à réduire puis à abandonner. Un pas insuffisant, mais un pas tout de même.
Dans le même ordre, je salue ici le travail des élu.e.s et surtout de la direction des routes dans ce premier pas que nous avons fait le 26 octobre dernier en effectuant un atelier Fresque du Climat. Bien comprendre un problème est la seule voie pour s'atteler à le résoudre. La déclinaison de ces fresques du climat dans tous les domaines et toutes les strates serait judicieuse.
L'adaptation est dorénavant strictement nécessaire. En conséquence l'enjeu des formations pour les élus et les agents en ce sens seraient également appropriées.
Dans les derniers rapports de l'ADEME, l'empreinte carbone des Français s'établit entre 8 et 10 tonnes selon le mode de calcul. Nous devons atteindre les 2 tonnes chacun et chacune. La part de tous les services publics est proche des 2 tonnes et nous devons donc maintenant y contribuer dans le cadre de notre future stratégie Bas Carbone pour le volet départemental.
La part indirecte des politiques départementales a une influence sur notre empreinte individuelle.
En juin dernier, nous avons salué et adopté notre Schéma Départemental des Mobilités.
Il nous faut collectivement faire autrement les routes pour être individuellement plus sobre sur nos mobilités.
Par ailleurs, la nouvelle approche méthodologique d'évaluation et d'élaboration des projets qui a démarré sur l'axe Trois-Rois – Ménimur entre Saint-Avé et Vannes sur la RD 767 en collaboration avec Golfe Morbihan Vannes Agglomération, le 15 décembre dernier, est pertinente et ouvre la perspective des futurs aménagements et surtout une meilleure adéquation au besoin et nous l'espérons une meilleure acceptation par les citoyennes et citoyens.
Dans cette même optique, nous saluons le travail d'écoute et de dialogue auquel nous avons participé très activement avec les élu.e.s du Canton de Questembert, qui 2 ans après la première réunion que nous avons sollicité sur ce projet de 2x2 voies de La Vraie-Croix jusqu'à la dernière en septembre dernier, a abouti à l'abandon du projet dans sa version actuelle. Peu importe les motifs de cet abandon qui peuvent être appréciés différemment selon nos sensibilités, l'étude de sécurisation qui s'engagera en 2024 est nécessaire et nous y participerons car notre posture n'est pas celle d'opposition mais de co-construction d'un avenir soutenable pour les morbihannaises et les morbihannais mais surtout pour nos enfants.
En étudiant à nouveau cet itinéraire et d'autres sur les bases de cette nouvelle manière d'élaborer les routes, notre département s'inscrit sur cette trajectoire.
Je rappelle 5 objectifs qui permettront de réduire nos nouveaux aménagements de routes :
• Améliorer le taux de remplissage des transports en commun ou individuel.
• Améliorer les reports modaux.
• Favoriser les transports énergétiquement efficaces.
• Réduire l'intensité carbone des énergies des modes de transport.
• Diminuer la demande de transport.
La politique d'aménagements routiers portée dans ses bordereaux a des impacts sur beaucoup d'autres politiques.
Augmenter la production de logement social en zone rurale, réduire les emprises humaines sur les surfaces Naturelles, Agricoles et Forestières, rééquilibrer les surfaces de zones d'activités économiques à l'échelle départementale entrer les EPCI : autant de sujets qui ont un impact sur nos besoins en aménagement routier.
De même, notre participation aux projets d'envergure régionale et nationale, évoqués dans ce rapport, est significative mais devra aussi interroger la pertinence des propositions techniques et surtout leurs impacts environnementaux déjà évoqués ici
Le budget, les autorisations de programmes et crédits de paiement et notre PPI se réorientent donc. Comme tout élément budgétaire, il évoluera encore au gré des projets eux-même, au gré des augmentations liées à l'inflation très importante sur ces dépenses routières et au gré de probables arbitrages qu'ils y auraient encore à mener.
La sobriété de mobilités devra s'accompagner par des investissements de plus en plus orientés vers les mobilités sobres mais aussi plus sobres dans son impact environnemental.
Le budget que vous portez aujourd'hui traduit cette inflexion, pas nécessairement une révolution, mais une réelle inflexion.
Nous travaillerons à notre place comme depuis le début de ce mandat pour apporter notre pierre à cette politique.
Je vous remercie.
Boris Lemaire