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Politique départementale en faveur des personnes âgées

Monsieur le Président, cher.es collègues,

Mon propos ne s’attardera pas sur les rapports que nous allons voter aujourd’hui. Ils sont dans la continuité de décisions que nous avons votées.

Ils traduisent un véritable besoin d’accompagnement et viennent confirmer si besoin était la démographie morbihannaise.

Le vieillissement de la population et le bien vieillir inquiètent et questionnent au-delà de nos frontières.

Un européen sur 5 a plus de 65 ans, en 2050 ça sera 1 sur 3. Si nous prenons un peu de hauteur et que nous allons voir ce qui se passe chez nos voisins européens ; nous trouverons des situations hétérogènes qui nous prouvent que la silver économie attire encore les investisseurs au détriment de la population accompagnée. J’en veux pour preuve des scandales proches de ceux que nous avons connus il y a peu chez nous. 

Au Danemark, pays très en avance sur le maintien à domicile et où la prévention n’est pas qu’un simple coup de communication, le système arrive à saturation.

Un reportage « Hold up sur les vieux » est encore disponible sur la plateforme d’Arte, ne vous en privez pas.

Tous ces exemples, mais aussi notre humanité et notre responsabilité doivent nous amener à revoir notre vision de l’accompagnement de nos aînés. Certaines têtes pensantes nous jouent une musique, qui est presque rassurante dans un premier temps… celui du maintien à domicile le plus longtemps possible.

En tant que soignante j’adhère totalement, sauf qu’en tant que soignante je connais aussi les limites, le coût et surtout le risque d’inégalité de ce maintien à domicile.

Lors de notre commission il nous a été présenté un point d’information sur un sujet qui cristallise beaucoup d’inquiétudes d’élus locaux, c’est celui de la réforme des SSIAD/SAAD.

Cette obligation réglementaire, qui engage les 30 SSIAD du Morbihan dans un processus d’une nouvelle entité juridique provoque interrogations et inquiétudes. Si nous pouvons assez facilement comprendre et partager l’objectif de cette réforme, celui de la simplification avec un guichet unique et une meilleure coordination dans les prises en charge, nous ne pouvons être insensibles aux diverses répercussions :

-       Pour les salariés : des statuts et conventions collectives différents : fonction publique hospitalière, territoriale, privé associatif, lucratif.

-       Pour les usagers, une crainte de perte de proximité que cela peut provoquer.

Les inquiétudes des élus locaux sont nombreuses et légitimes.

Il nous faut les accompagner et la réunion qui va être proposée aux conseillers départementaux qui a été évoquée lors de notre commission est un premier pas mais nous réitérons ici l’idée que nous avons soumise, celle d’organiser des réunions sur tout le territoire à l’image de celles animées pour le retour aux 90km/H.

Les enjeux sont importants et nous devons rassurer. Le travail fait en collaboration avec l’ARS, notamment sur la redéfinition des territoires a toute son importance et il va falloir être vigilant, nous appuyer sur les bassins de vies existants.

Les augmentations de places annoncées dans le cadre de cette évolution ne seront absolument pas suffisantes pour répondre aux besoins du territoire.

Les établissements ont un coût, c’est vrai, mais le maintien à domicile aussi et nous devons veiller à ce que les plus démunis ne soient pas laissés sur le bord de la route.

Nous avons échangé et obtenu des réponses sur l’habilitation à l’aide sociale pour les Résidences Autonomie. Nous comprenons les difficultés mais prenons aussi note de la validation des expérimentations et redisons ici encore notre volonté de participer à de nouveaux projets porteurs de sens pour le bien commun.

Enfin pour terminer, concernant les Ephad, nous avons voté en commission permanente la participation du Morbihan à l’expérimentation de la fusion des forfaits soin et dépendance. C’est une bonne chose, qui semble être bénéfique pour les établissements, donc les résidents et le département. Nous avons déjà exprimé notre questionnement sur le fait que cette décision n’ait pas été portée au débat dans cet hémicycle alors qu’elle y avait toute sa place, et je profite d’avoir la parole pour redire notre interrogation, sans doute empreinte d’une forme de naïveté, encore après 3 ans de mandat.

N’avons-nous pas montré notre volonté à être constructifs sur bien des sujets quand l’intérêt des Morbihannaises et Morbihannais est au centre du débat et des discussions ?

Je vous remercie.

Marie LE BOTERFF