Monsieur le Président, chers collègues,
Si ce rapport présente des avancées intéressantes – on peut saluer l’effort fait sur les actions de recrutement, la communication interne, ou bien la meilleure participation employeur au prix des repas au restaurant administratif (de 2,04 à 3 €) – il appelle néanmoins deux remarques.
D’abord, le rapport acte la poursuite de la politique de suppression de postes engagée depuis plusieurs années. Les 4 postes supprimés ici vont porter à 118 le nombre d’emplois détruits au cours de la décennie passée. Cette mécanique implacable touche en particulier les agents d’entretien, dont l’activité est peu à peu externalisée. Cette diminution du nombre d’agents publics pose question quand dans le même temps la population morbihannaise ne cesse d’augmenter (741 000 habitants en 2014 contre 770 000 aujourd’hui, 30 000 Morbihannais de plus, soit l’équivalent de deux fois la ville de Pontivy). Vous allez nous dire qu’une politique de ressources humaines sérieuse ne se limite pas à un ratio nombre d’habitants/nombre d’agents mais qu’il faut examiner avec rigueur l’intérêt de maintenir ou non chaque poste vacant. A regarder de près ce que vous considérez être une « bonne gestion », on constate que l’évolution est toujours orientée à la baisse. Est-ce à dire que pour mieux fonctionner le Département doit sans cesse être mis au régime sec ? Cela est d’autant plus incompréhensible, et même inquiétant, au moment où plusieurs remontées de terrain (du moins du terrain lorientais) signalent par exemple que les assistantes sociales sont débordées par leur charge de travail et peinent à suivre et traiter leurs dossiers dans des délais conformes aux besoins des habitants.
Ma seconde remarque porte sur l’action sociale du Département à destination de ses agents. Si la contribution au CNAS (comité national d’action sociale) se maintient comme l’an passé à hauteur de 700 000 €, celle versée au COS (comité des œuvres sociales) diminue fortement puisqu’elle passe de 268 000 € à 148 000 € (soit une subvention de fonctionnement de 100 000 €, divisée par deux, et la mise à disposition d’un agent). Pour rappel, le COS réunit environ 1 700 agents actifs et 300 retraités. La nouveauté vient de la carte-cadeau d’un montant de 130 € accordé à 2 864 agents du Département, les assistants familiaux et le personnel de la MDA, jusque-là non intégré à l’action sociale.
Avec un volume global d’1,23 millions d’euros, les dépenses d’action sociale augmentent donc (1,08 million d’euros au budget primitif 2022), on pourrait s’en satisfaire. Mais on ne peut que regretter que, là où l’universalité y gagne, l’équité y perd puisque de l’agent de catégorie C au directeur de service, le montant est identique (sans tenir compte du niveau de revenu ou de la situation familiale).
Vous savez par ailleurs l’inquiétude que ces décisions ont générée parmi les agents sur l’avenir du COS. Aussi pouvez-vous garantir aujourd’hui le maintien durable des moyens alloués à cette association ?
Je vous remercie
Mathieu GLAZ