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Politique éducative et de jeunesse

Monsieur le Président, chers collègues, 

Dans un contexte où la violence, les fake news et les discriminations fracturent notre société, je suis désabusé devant aussi peu d’ambition concernant la jeunesse morbihannaise. Nous espérions que les réflexions du groupe jeunesse déboucheraient sur la présentation d’un projet départemental ambitieux et structuré à la hauteur de celui sur la restauration collégienne mais il n’en est rien. 

Vous nous présentez dans ce rapport ce qui est supposé être le résultat de la réflexion collective menée par le groupe jeunesse. Mais vous le savez comme moi monsieur le Président, cette réflexion n’est pas aboutie puisque les deux dernières réunions de groupe, prévues le 16 avril et le 14 mai ont été annulées. 

Des sujets aussi essentiels pour nos jeunes tels que la suppression du dispositif relatif au transport des élèves internes ou des subventions d’études n’ont pas été débattus. Vous considérez ce dispositif de subventions d’études « confidentiel » parce qu’il n’a concerné que 225 jeunes l’an dernier. Pour 225 familles, cette subvention d’études n’est pas confidentielle : elle est indispensable, si l’on en croit les critères d’attribution stricte de cette enveloppe. Oui, nous devons être responsables quant à nos dépenses. Mais pourquoi commencer par les plus fragiles d’entre nous, et augmenter dans le même temps le budget communication de 250 000 euros pour, je cite : financer le point d’étape de l’action du conseil départemental du Morbihan (mi-mandat) ? 

Vous présentez les nouveaux enjeux et le plan d’actions de la stratégie départementale en matière de politique éducative et de jeunesse comme étant le fruit d’une réflexion collective menée dans ce groupe de travail : ils n’ont pas été abordés. Seules les propositions de mise en œuvre de bourse aux stages pour les élèves de 3ème et de conseil départemental des jeunes ont été travaillées collectivement. J’en profite d’ailleurs pour insister sur la nécessité de mettre en place rapidement ce conseil départemental des jeunes. Nous l’avons dit, notre démocratie va mal : la violence est prégnante, les ruptures béantes. Il est urgent de remettre du débat et de créer du lien au cœur de notre société. Vous dites vouloir que ce conseil des jeunes ne représente pas de dépense supplémentaire : éduquer nos jeunes à la citoyenneté, à la responsabilité et à la démocratie, est-ce une dépense ou une économie future pour notre République ? 

Nous estimons que ce qui nous est présenté aujourd’hui est pour le moins insatisfaisant et cela pour deux raisons principales : 

D’abord, d’un point de vue méthodologique, nous attendions que le travail du groupe jeunesse se concrétise à travers : 

Un document présentant un projet départemental pour la jeunesse fondé sur un diagnostic territorial ; une formulation de grands axes stratégiques mettant en évidence l’ambition de notre département pour la jeunesse ; et une déclinaison de ces axes en objectifs opérationnels et en plan d’actions à l’instar de la Stratégie départementale pour une restauration collégienne durable ou du Schéma départemental du Tourisme.

Nous en sommes loin !

Des exemples de plans ambitieux et structurés pour la jeunesse existent, comme chez vos collègues de Charente-Maritime. De notre côté, force est de constater qu’hormis le renforcement des partenariats éducatifs avec quelques nouvelles actions d’un intérêt indéniable, les seules évolutions que vous proposez sont de faire des économies sur le dos des 15/25 ans sous prétexte qu’ils ne sont pas votre public prioritaire. 

A travers ce choix, vous ne faites que contribuer à fragiliser les jeunes des classes moyennes de cette tranche d’âge qui pouvaient bénéficier d’un soutien de notre collectivité.

Est-ce cela le mandat du social que vous aviez promis ?! 

Pour faire avancer les projets du conseil départemental des Jeunes, qui nous semble primordial comme nous l’avons dit, et parce que des initiatives comme « Génération Héros » pour lequel nous avons assisté à la restitution avec Myrianne Coché nous semblent très intéressantes, nous votons pour. Mais nous vous demandons de revenir sur la suppression des subventions d’études. 

Merci pour votre écoute.

Alain CARIS