Monsieur le Président, chers collègues,
Aujourd’hui même, précisément à partir de 16h48, les femmes en France travailleront “bénévolement” jusqu’à la fin de l’année, en raison des inégalités de salaire. Ce rapport est donc bien à propos.
Il présente de façon similaire des écarts de salaires persistants dans le département. Il s’agit particulièrement des écarts entre employé.es de catégorie A. Les femmes y représentent de surcroît 85% des employés et perçoivent un salaire inférieur aux hommes de 16,2%. Nous devrions faire preuve d’exemplarité.
Le rapport témoigne toutefois d’une stabilité dans les engagements financiers et les actions entreprises par notre département en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes. Néanmoins, pour répondre aux enjeux persistants en matière d’égalité, il nous semble nécessaire de poser des initiatives nouvelles et plus ambitieuses, dépassant l'obligation légale et témoignant d'une volonté proactive.
Le Département peut et doit devenir un véritable moteur de changement, particulièrement dans des domaines où l’égalité est encore fragile.
D’après le rapport, le financement des actions d’égalité en milieu scolaire a régressé pour atteindre 33 450 € (41 270€ l’an dernier), avec moins de collèges concernés (43 contre 49 l’an passé). A nous, instances responsables de la prévention et des collèges de mobiliser encore et toujours les établissements pour promouvoir le plus tôt possible l’égalité entre filles et garçons.
Le rapport mentionne, comme l’an dernier, le dispositif « L'Écoutille » présent à Lorient et soutenu à hauteur de 38 060 €. Ce type de dispositif mérite d’être soutenu et essaimé dans d’autres bassins de vie, notamment dans certaines zones rurales. De plus, un renforcement des partenariats avec le CIDFF[1] et France Victimes 56 permettrait de développer un maillage plus dense dans l’accompagnement des victimes de violences sexuelles et sexistes.
Il est impératif de poursuivre le développement d’une vision transversale, associant les acteurs sociaux, sportifs et éducatifs, afin de multiplier les points de contact avec nos concitoyens. La proposition de renforcer les initiatives de sensibilisation aux métiers non genrés, ainsi que des actions de formation pour les encadrants sur les stéréotypes de genre dans les opérations cofinancées par le FSE+, sont en ce sens intéressantes pour permettre une progression sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
Parfois les symboles ont du poids. Nos voisins l'ont compris depuis longtemps en signant la charte européenne pour l'égalité entre les femmes et les hommes : 2007 pour le Finistère, 2008 pour les Côtes d’Armor, 2014 pour l’Ile et Vilaine, et 2011 pour la Loire Atlantique. L'absence de signature, de cette charte en 2023 et 2024, qui n’est pas en écriture inclusive… constitue un frein symbolique et pratique à l’ambition qui devrait être celle de notre collectivité.
Adopter cette charte donnerait du poids à nos engagements dans un cadre d’acte concret, structuré et d’amélioration continue.
Je vous remercie.
Myrianne Coché