Monsieur le Président, Cher-e-s collègues,
Je passerai rapidement sur les attendus s'agissant de la décentralisation d'une part et des enjeux énergétiques d'autre part.
La décentralisation n'a jamais été complète et les gouvernements de gauche et de droite ont pratiqué chacun à leur tour des avancées et des replis pour aboutir à la situation actuelle. Avec son lot de réussite et d'échec.
La crise énergétique entamée lors du premier choc pétrolier ne fait que s'amplifier d'année en année et la décarbonation de notre modèle économique est plus qu'urgente à mener.
Venons-en donc à notre sujet : « La proximité d'un projet d'éolienne en mer de notre côte morbihannaise »
Vous nous présentez la situation comme intolérable au regard du manque de concertation et de démocratie participative sur ce dossier.
Nous nous retrouvons ici dans la même situation que celle du maire lors de l'installation d'éolienne terrestre.
L'on pourrait même, aller j'ose le dire, être dans la situation de notre aménagement routier en France, et dans le département du Morbihan aussi, où le déploiement se fait pour tout dire sur la base de volonté politique.
Depuis maintenant quelques années, des études d'impact environnemental doivent être mises en œuvre pour valider le choix de telle ou telle implantation, de méthaniseurs, d'éoliennes, de panneaux solaires en milieu naturel ou agricole.
Mais qu'en est-il de l'impact paysager et de l'enjeu des voisins de ces projets ?
Cet enjeu est mesuré à l'aune de l'intérêt général où bien au regard de lois qui ne sont plus en adéquation parfois avec l'évolution technologique.
Quand il s'agit d'un site d'enfouissement de déchets nucléaires dans l'est de la France, l'intérêt général prime sans concertation.
Lorsqu'il s'agira de trouver des emplacements pour les EPR promis par le président Macron, l'intérêt général devra primer et je n'ose pas imaginer les difficultés d'un débat populaire autour de tels équipements.
Alors oui, il paraît légitime que les élus locaux soient impliqués dans une partie de la décision mais la somme des intérêts locaux n'a jamais été l'intérêt général.
A quel moment s'arrête l'intérêt général et à quel moment la vue sur l'océan doit être prise en compte ?
Le phénomène du NIMBY (Not In My Back Yard) ou en bon français « Oui mais pas dans mon jardin » se traduirait donc ici en « Oui mais pas sur ma terrasse »
Ces projets vous l'avez dit doivent se faire.
Alors oui, vous avez raison, les débats démocratiques doivent avoir lieu.
J'aimerais que lorsqu'il s'agit de la politique qui est de notre compétence, conseil départemental, en matière d'orientation de politique sociale en matière d'aménagement routier nous ayons la même exigence que celle que vous reprochez à l’État et la Région dans ce cas présent.
Nous ne soutiendrons pas ce vœu car en matière de concertation, de démocratie participative et de prise en compte des impacts environnementaux pour le développement routier qui est le nôtre, bien souvent vous n'hésitez que rarement à mettre en œuvre de magnifiques rubans de bitume dans nos paysages.
Changeons nos manières de faire ici dans cette assemblée avant de demander aux autres de faire de même.