Tourisme et habitat
Monsieur le Président, Cher-e-s collègues,
En matière de tourisme, le développement d'un tourisme pour tous et inclusif doit faire partie de nos orientations 2022. 40 % de français ne partent pas en vacances. Faisons en sorte dans le Morbihan qu'un maximum de personnes puissent s'offrir des parenthèses en dehors du quotidien, des respirations qui favorisent notamment les liens familiaux et amicaux. La puissance publique (Département et Région) a un rôle essentiel à jouer pour favoriser le droit aux vacances pour tous et participer au développement de l'attractivité touristique du territoire.
Sur la partie Habitat et logement, pour aider les Morbihannais aux revenus modestes d'autant plus dans une période où les prix de l'immobilier grimpent, nous savons tous qu'il existe un outil très pertinent qui s'appelle le logement social.
A ce sujet, en 2022 se profile une fusion des différents offices : Bretagne Sud Habitat, Lorient Habitat et Vannes Golfe Habitat. Soit. La question est pourquoi faire ? Quelles règles du jeu le Département souhaite-t-il mettre en œuvre dans son partenariat avec le futur office ?
Le chantier est important puisque nous avons 18 600 demandes (en choix 1) en Morbihan.
Le Département peut saisir l'opportunité de n'avoir qu'un seul interlocuteur pour déployer une politique volontariste afin de déployer sur l'ensemble du territoire une politique locale de l'habitat au service des habitants. Pour cela il peut conditionner son soutien financier à des critères de nombres de logements, de mixité sociale, de moyens dédiés à la rénovation énergétique du parc HLM au sein de la future méga-structure. Au Département de garder sa place de copilote en matière d'habitat au côté des maires pour décider de la politique d'habitat sur son territoire.
Il peut même aller plus loin et conditionner ses aides à des projets menées par des entreprises locales qui privilégient de vrais emplois, qui utilisent des éco-matériaux... Aux personnes qui pensent que nous sommes de doux rêveurs, je leur présente dans la semaine des entrepreneurs du Bâtiment qui tous les jours font vivre concrètement ces choix ambitieux.
Autre orientation en matière de logement, nous souhaitons que notre collectivité fasse évoluer les critères du Fonds Solidarité Logement. Nous le savons tous, depuis plus d'un an, les personnes qui ont recours à l'aide alimentaire sont de plus en plus nombreuses et elles tombent aussi nécessairement dans ce qu'on appelle la précarité énergétique. Face à la hausse des ménages en difficulté pour payer des factures d'eau, d'électricité ou le loyer, il y a certainement des critères à revoir, des plafonds à réétudier et partant une enveloppe budgétaire à augmenter. Par exemple, le département de l'Ille-et-Vilaine a revalorisé de 20% ses aides au début de la crise sanitaire.
Par ailleurs, nous souhaitons que la coordination avec les CMS soit renforcée afin de toucher un maximum de personnes qui ont droit à ces aides mais qui concrètement n'y accèdent pas.
Plus largement pour remédier à la précarité énergétique et permettre l'accès aux droits, nous pensons qu'un service d'aides départementales itinérant via le déploiement de quelques « Minibus pour nos droits » serait pertinent. Côté logement, il intégrerait le dispositif SLIME (Service Local d'Intervention pour la Maîtrise de l'Energie) pour permettre un diagnostic et un accompagnement des particuliers en matière d'électricité et d'ouverture.
Aujourd'hui, un quart des seniors connaissent des difficultés dans les démarches administratives et une personne sur sept abandonne observe la Défenseure des droits dans une étude publiée début octobre. Cela est particulièrement vrai pour les personnes dépendantes, à faible revenu, ayant des difficultés à comprendre le français ou utilisant rarement internet. Cela souligne « l'impact de la dématérialisation des services publics » sur cette population encore très attachée aux services de proximité. Le risque est de renoncer à leurs droits.
Je vous remercie.
Rozenn MÉTAYER